Duan ge xing 短歌行

对酒当歌。人生几何。譬如朝露。去日苦多。
慨当以慷。忧思难忘。何以解忧。唯有杜康。
青青子衿。悠悠我心。但为君故。沉吟至今。
呦呦鹿鸣。食野之苹。我有嘉宾。鼓瑟吹笙。
明明如月。何时可掇。忧从中来。不可断绝。
越陌度阡。枉用相存。契阔谈宴。心念旧恩。
月明星稀。乌鹊南飞。绕树三匝。何枝可依。
山不厌高。海不厌深。周公吐哺。天下归心。

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« En présence de vin il faut chanter,
Car la vie de l’homme, que dure t’elle?
On la peut comparer à la rosée du matin;
Des jours à passer, nous n’en comptons plus guère.
Emu d’une généreuse émotion,
Il m’est pourtant difficile d’oublier mes pensées d’inquiétude.
Comment dissoudre ses chagrins?
Il n’est, en somme, que le seul Te Kang .
Las! Pans croisés de tunique si bleue!
Combien triste, affligé mon cœur!
Ils brament ensemble les grands cerfs,
Heureux de paître les touffes de plantes dans la plaine inculte.
Ainsi moi même ai-je ici des hôtes excellents.
Tambours et luths, jouez, flûtes, soufflez!
La lune en ce moment brille de tout son éclat,
Mais quand cet éclat va t’il cesser?
De même, de cette joie naît ma tristesse,
Et je ne peux la faire cesser.
Quand des amis remontent les sentiers, cherchant à se rencontrer,
En vain, tentent ils de protéger les sentiments d’amitié ancienne,
Et lorsqu’on bavarde, en banquetant, après une longue séparation,
Les cœurs ne pensent qu’aux relations de jadis.
Au clair de lune, sous les étoiles clairsemées,
Les pies s’envolent vers le Sud.
Et par trois fois, font le tour de l’arbre
Sans retrouver de branche où percher.
Les monts ne sont jamais rassasiés d’être hauts,
Les fleuves ne se sentent jamais d’être assez profonds.
C’est pourquoi le dus de Zhou recrachait sa nourriture
Et pourquoi l’Empire retournait son cœur vers lui. »

Traduction de Louis Ricaud, chez Flammarion.

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